Lors d’années « normales » en France, soient les années précédant le Covid, ce sont entre 40 000 et 60 000 faillites qui touchaient les entreprises. Sur ces 40 à 60 000 entreprises en faillite, environ 75% d’entre elles concernaient des structures qui ont moins de 2 salariés. Ces entreprises ont une importance économique relative, puisque leur taille, leur impact social et leur dette sont très marginales par rapport à l’ensemble de l’économie française. L’impact est, en revanche, plus significatif pour les structures de plus de 20 salariés soit un peu moins de 10% des entreprises touchées par ces procédures.
La période du Covid a, selon l’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux, permis à beaucoup d’entreprises de solder leur dette fiscale et sociale et de disparaître en cessation d’activité simple, sans passer par la voie judiciaire, et donc en restant sous les radars des chiffres des procédures collectives (La Lettre Vernimmen.net, n°207, avril 2023). L’attention doit donc aujourd’hui être porté sur les entreprises plus importantes, celles de plus de 20 salariés, qui ont pu bénéficier d’aides de l’État, via les prêts garantis par l’État (PGE) ou les reports de charges, et qui ont fortement augmenté leur endettement, augmentant de ce fait leurs frais fixes et prenant le risque de diminuer leurs marges. À cause de la pénurie de main d’œuvre et des difficultés d’approvisionnement, de nombreuses entreprises se retrouvent ainsi dos au mur, avec l’obligation de rembourser leurs dettes, en faisant fonctionner au mieux leur outil d’exploitation.
Ce cercle vicieux est appuyé par les chiffres des défaillances d’entreprises présentés dans ce rapport, mais aussi par le chiffre de l’endettement des entreprises en France. Il représentait en mars 2022 près de 82% du PIB Français, alors qu’il ne représentait que 51% du PIB Allemand ou Américain par exemple [source: PWC]. L’endettement total des entreprises a même augmenté de 15,6% sur un an, en comptant les PGE [source: PWC].
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